dimanche 4 décembre 2011

Europe anti-démocratique : faut-il blâmer l’Union européenne ou les pays qui la composent ?

La construction européenne se fait sans les peuples d’Europe, voire contre eux. Mêmes les échecs renforcent ce processus comme on le constate dans la crise actuelle qui sert de prétexte pour avancer encore plus vite dans la construction européenne sans consulter les peuples. La faute à qui ? D’abord aux pays qui composent l’Union européenne.

L’Union européenne est d’abord un multiplicateur d’anti-démocratie
L’Union européenne ne constitue pas le cœur du problème. Si les peuples sont mis hors jeu, c’est d’abord à cause des lacunes démocratiques des pays qui la composent. Si chaque pays de l’Union européenne était une véritable démocratie où toutes les décisions les plus importantes (modification de la Constitution, transfert significatif de souveraineté nationale) devaient obligatoirement être soumises en votation populaire (et si les décisions populaires étaient respectées), alors l’Union européenne pourrait difficilement aller contre les peuples. De nombreuses décisions importantes doivent en effet (encore) être prises à l’unanimité. Dans le cadre de la construction européenne, avec les transferts de souveraineté que cela implique, les lacunes démocratiques nationales sont tout particulièrement néfastes.

L’Union européenne est aussi une source propre d’anti-démocratie
Si tous les pays de l’Union européenne étaient de véritables démocraties, le caractère anti-démocratique de l’Union européenne aurait largement disparu. Les eurocrates disposeraient toutefois encore de quelques moyens pour tenter d’imposer leurs volontés aux peuples. Ainsi, lorsqu’un pays est attaqué par les marchés, la Banque centrale européenne peut choisir de soutenir le gouvernement en achetant la dette de ce pays, ou au contraire l’abandonner. En prenant sa décision, la Banque centrale peut être influencée par des considérations idéologiques visant à promouvoir une plus grande intégration européenne.   

Une course contre la montre
Il faut introduire une véritable démocratie au niveau national avant que la construction européenne parvienne à ôter aux pays qui la composent l’essentiel de leur souveraineté. Car chaque peuple doit décider en matière de transferts de souveraineté nationale. Il y a donc urgence, même si ce n’est qu’une bataille. Il serait en effet beaucoup plus douloureux si les peuples de l’Union européenne devaient s’unir pour défaire une construction européenne qui s’est faite sans eux et qui coule dans un moule unique des peuples aux préférences différentes. C’est possible : des pays comme l’Union soviétiques se sont bien disloqués. Mais comme le montre la crise de l’euro, il n’est pas si facile de défaire ce qui a été mal fait.

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